L’association Reporters Sans Frontières (RSF) s’engage contre les fake news. L’organisme a présenté un projet pour labelliser les médias qui favorisent les informations fiables. Ce label certifierait leur sérieux et intéresserait déjà les annonceurs.
Journalism Trust Initiative
L’objectif de Reporters Sans Frontières derrière la création de ce label est de (re)créer les normes du journalisme de qualité. En association avec l’AFP et l’Union européenne de Radio-Télévision (UER, l’alliance des médias européens de service public, ou Eurovision) ainsi que le Réseau mondial des rédacteurs en chef (2 300 adhérents), RSF entend lutter en amont avec un système d’autorégulation des médias. Transparence des actionnaires et des financements, existences de chartes éditoriales, application des principes journalistiques, capacité à identifier et publier des erratums… seraient autant de critères jugés. En apposant un label identifiable sur les titres de presse, sites internet, radios ou chaînes de télévisions, l’idée est de valoriser ceux qui travaillent dans le respect des standards du journalisme. L’opération, qui débute et dont les discussions devraient durer plusieurs mois, est intitulée « Journalism Trust Initiative (JTI) » ou « Initiative pour la fiabilité de l’information ».
Les annonceurs d’ores et déjà intéressés
Associer sa marque à une fake news est clairement le risque d’avoir des retombées négatives et une mauvaise publicité. Et parce que les fausses informations se propagent plus vite que les vraies, les annonceurs craignent pour leur image. Selon RSF, la Fédération Mondiale des Annonceurs a d’ores et déjà transmis ses encouragements pour cette initiative, qui permettra de privilégier les médias fiables et certifiés.
La réputation des entreprises en jeu
Selon une étude Viavoice – Syntec Conseil en Relations Publics, les fake news peuvent avoir un impact important sur la réputation des entreprises, et ce pour 89% des répondants. 20% des personnes interrogées reconnaissent même avoir fait confiance à une information sur une entreprise ou une institution relayée par des médias ou des réseaux sociaux, avant de s’apercevoir qu’elle était fausse. Pour les 18-24 ans, ce chiffre s’élève à 32%. A l’heure ou l’usage des réseaux sociaux est ancré dans le quotidien, rétablir la confiance s’avère donc indispensable.