Les fausses informations qui se propagent sur la Toile comme un feu de paille déchaînent les passions. Volontairement mensongères, elle ressemblent à s’y méprendre à des vraies actualités et contribuent à créer ou alimenter des rumeurs. Le Gouvernement Français souhaite s’attaquer à ce phénomène qui décrédibilise les médias et les réseaux sociaux.
Une (dés)information qui va vite
Une équipe de chercheurs du MIT s’est attaquée aux fake news avec l’objectif de quantifier leur vitesse de propagation. Pour cela, ils ont étudié plus de 126 000 rumeurs réelles ou inventées, publiées sur Twitter entre 2006 et 2017 et diffusées par plus de 3 millions de personnes. Après analyse, leur constat est alarmant : une information fausse a 70% plus de chances d’être propagée qu’une vraie. Et selon sa thématique, une fake news a plus ou moins de succès. La politique par exemple se diffuse 3 fois plus rapidement que le terrorisme, la science, les finances ou les légendes urbaines. Autre point à retenir, ce sont plus souvent les petits comptes, récents ou comptant peu d’abonnés, qui relaient les rumeurs.
Savoir faire le tri
Certains sites ont fait des fake news leur fond de commerce, comme Le Gorafi, qui cherche gentiment à amuser les internautes. D’autres sont réputés pour brouiller les pistes et publier tantôt des véritables informations, tantôt des fausses rumeurs. Plus grave, l’ombre des fake news pèse sur la campagne de Donald Trump ou sur le Brexit. Une étude du cabinet Gartner estime qu’en 2022 les habitants des pays développés seront davantage exposés à de fausses informations qu’à des vraies… Savoir faire le tri est donc essentiel. Comment ? En se posant les bonnes questions : d’où vient cette information ? d’une source fiable ? d’un média sérieux ? dans quel but est-elle communiquée ?
Une loi pour lutter contre les fausses informations
Emmanuel MACRON en avait formulé le souhait en janvier lors de ses vœux à la presse : l’instauration d’une loi contre les fake news. Intitulée « loi de fiabilité et de confiance de l’information », elle règlementera les plateformes numériques (réseaux sociaux – Twitter, Facebook…. – et sites de partage de vidéos – Youtube, Dailymotion,…) en les obligeant à révéler les auteurs et les montants des « contenus d’informations sponsorisés ». La loi ciblera aussi les médias « sous influence d’un Etat étranger » et s’appliquera lors des périodes électorales. Les citoyens auront par ailleurs la possibilité de « faire cesser la diffusion massive et artificielle d’une fausse nouvelle » en saisissant un juge.